Chevaliers du Moyen-Âge (2024)

Chevalier médiévalpxhere (Public Domain)

Les chevaliers étaient les guerriers les plus craints et les mieux protégés sur le champ de bataille médiéval, tandis qu'en dehors de celui-ci, ils faisaient partie des membres de la société les mieux habillés et de ceux qui avaient les manières les plus nobles. L'accès à cette position élevée devint toutefois de plus en plus difficile au fil du Moyen Âge, car l'élite souhaitait conserver l'exclusivité de son statut.

Pour devenir chevalier, il fallait avoir une naissance aristocratique, être formé dès l'enfance, avoir de l'argent pour acheter des armes, des chevaux et des écuyers, et connaître les règles de la chevalerie. Une bonne apparence, de beaux vêtements, de remarquables armoiries et la capacité de réciter des poèmes et des chansons étaient des atouts facultatifs mais hautement souhaitables si l'on voulait atteindre le sommet de cette élite de la société médiévale.

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Comment devenir chevalier ?

Le processus pour devenir chevalier commençait dès la petite enfance. Le point de départ typique pour un jeune garçon de 7 à 10 ans était de devenir page et là, il apprenait à manier les chevaux, à chasser et à utiliser des armes factices tout en servant un chevalier proprement dit. À partir de 14 ans, l'étape suivante consistait à devenir écuyer qui avait plus de responsabilités qu'un page, et qui apprenait à utiliser de vraies armes et commençait une éducation, notamment l'étude de la chevalerie. Les écuyers assistaient les chevaliers en temps de paix et de guerre, en tenant leurs lances ou leurs boucliers supplémentaires, en nettoyant leurs armures et en s'occupant des nombreux chevaux que chaque chevalier possédait. Si tout se passait bien, le jeune homme, alors âgé d'environ 18 ans, devenait chevalier lors d'une cérémonie connue sous le nom d'adoubement.

Le nouveau chevalier recevait son épée, bénie par un prêtre, à la condition qu'il protège toujours les pauvres et les faibles.

Pour l'adoubement, le futur chevalier prenait un bon bain et passait la nuit à l'église. Le jour de la cérémonie, deux chevaliers habillaient l'écuyer d'une tunique blanche et d'une ceinture blanche pour symboliser la pureté, de bas noirs ou bruns pour représenter la terre à laquelle il retournerait un jour, et d'un manteau écarlate pour le sang qu'il était désormais prêt à verser pour son baron, son souverain et son église. On lui rendait son épée, désormais bénie par un prêtre à la condition qu'il protège toujours les pauvres et les faibles. La lame avait deux tranchants - l'un pour représenter la justice, l'autre la loyauté et la chevalerie.

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Le chevalier qui décernait cet honneur pouvait alors attacher un éperon ou mettre l'épée et la ceinture à l'écuyer, et lui donner un baiser sur la joue. L'écuyer était ensuite adoubé par une simple tape de la main ou de l'épée sur les épaules ou le cou, ou encore par un coup violent (colée ou "accolade"), censé être le dernier qu'il recevrait sans riposter et lui rappeler ses obligations et son devoir moral de ne pas déshonorer l'homme qui lui avait porté le coup. Ensuite, on lui donnait son cheval, puis son bouclier et sa bannière, qui pouvaient porter les armoiries de sa famille. La cérémonie s'achevait par un grand festin.

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Les premiers chevaliers pouvaient provenir de n'importe quel milieu, il suffisait de faire preuve de courage et d'initiative. Nombre des premiers chevaliers reçurent leur titre sur le champ de bataille par un seigneur ou un monarque (souvent sous la forme symbolique d'éperons, d'où l'expression "gagner ses éperons"), généralement après avoir fait preuve d'une vaillance et d'une efficacité particulières dans la lutte contre l'ennemi. Au 13e siècle, cependant, la plupart des chevaliers étaient des fils de chevaliers, la classe cherchant à maintenir son exclusivité au sein de la société.

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Armes et armures

Un chevalier devait être capable de monter à cheval en portant un long bouclier triangulaire en cuir et en bois et une lance en bois de 2,4 à 3 mètres de long, et devait donc s'entraîner à guider sa monture en utilisant uniquement ses genoux et ses pieds. Il devait être capable d'utiliser une épée lourde dont la lame pouvait atteindre un mètre (40 pouces) de long pendant une période de combat soutenue et être suffisamment en forme pour se déplacer rapidement tout en portant une armure métallique lourde. La maîtrise d'autres armes telles que la dague, la hache de guerre, la masse, l'arc et l'arbalète pouvait également s'avérer utile.

L'armure d'un chevalier était, à partir du 9ème siècle, une cotte de mailles composée de petits anneaux de fer interconnectés. Un manteau à capuchon, un pantalon, des gants et des chaussures pouvaient tous être fabriqués en cotte de mailles et couvrir ainsi tout le corps du chevalier, à l'exception du visage. Un costume complet de cotte de mailles pouvait peser jusqu'à 13,5 kilogrammes (30 livres). Par-dessus, il portait un surcot sans manches, ce qui permettait au chevalier de montrer les couleurs de sa famille ou ses armoiries.

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Les armures de plaques devinrent plus courantes à partir du 14ème siècle et offraient une meilleure protection contre les flèches et les coups d'épée. Les plaques pouvaient protéger toutes les parties du corps, et elles étaient de formes et de dessins variés, les pièces étant maintenues ensemble à l'aide de lacets (pointes), de sangles, de charnières, de boucles ou de rivets semi-circulaires. Une armure complète pesait de 20 à 25 kilogrammes (45-55 lbs) - moins que l'équipement d'un fantassin moderne - et un chevalier qui tombait de son cheval n'était donc pas totalement impuissant et immobile. Quoi qu'il en soit, les chevaliers mélangeaient souvent armure de cotte de mailles et armure de plaques, choisissant leur propre protection en fonction de leurs préférences, les plaques de poitrine et les jambières étant les pièces les plus couramment portées.

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La tête était protégée par un casque ou un heaume comme on les appelait souvent. Au début, il s'agissait de casques coniques simples, puis on y ajouta un protège-nez ou un masque et, au 13e siècle, on utilisait le casque entièrement fermé avec d'autres modifications de conception telles qu'un bec saillant pour une meilleure ventilation ou un sommet conique pour mieux dévier les coups. Cachant le visage, le casque pouvait être personnalisé pour identifier la personne qui s'y trouvait. Les trous d'aération perforés pouvaient fournir des motifs décoratifs, beaucoup étaient peints, et des panaches d'oiseaux exotiques pouvaient être ajoutés au sommet. La mode était même aux figures tridimensionnelles montées sur le cimier,qui allaient des cornes de cerf aux dragons.

Les chevaux, de grande importance, qui faisaient des chevaliers l'équivalent des chars modernes sur le champ de bataille médiéval, bénéficiaient également d'une protection particulière. L'option la plus simple était un caparaçon en tissu qui pouvait également enfermer la tête et les oreilles de l'animal et qui constituait une autre toile pratique pour l'affichage des armoiries. Pour une protection encore meilleure on utilisait une cotte de mailles en deux parties (une pour le devant et l'autre accrochée derrière la selle), un casque rembourré, un couvre-chef en plaques ou une plaque d'armure en métal ou en cuir bouilli pour protéger la poitrine.

Certains chevaliers opéraient en tant que mercenaires indépendants et, pour les plus aventureux et pieux, il y avait toujours l'opportunité offerte par les croisades.

Pour utiliser efficacement ces armes et s'habituer à porter une armure de métal, il était bon qu'un chevalier s'entraîne un peu avant de relever le défi de la guerre réelle. Il existait des dispositifs spécifiques pour l'entraînement, comme la quintaine - un bras rotatif avec un bouclier à une extrémité et un poids à l'autre. Le cavalier devait toucher le bouclier et continuer à avancer pour éviter d'être frappé dans le dos par le poids qui se balançait. Un autre dispositif était un anneau suspendu qui devait être retiré à l'aide de la pointe de la lance. Monter à cheval au galop et couper un pieu ou un poteau en bois avec son épée était une autre technique d'entraînement courante. Toutes ces compétences aidaient le chevalier à remplir ses fonctions principales: garde du corps des nobles, membre d'une garnison gardant un château ou, sur le champ de bataille, élément d'élite d'une armée médiévale. Certains chevaliers opéraient en tant que mercenaires indépendants et, pour les plus aventureux et les plus pieux, il y avait toujours l'opportunité offerte par les croisades qui ponctuaient les fréquentes guerres séculaires européennes du Moyen Âge. Pour les chevaliers chrétiens très pieux, il était également possible de rejoindre un ordre militaire tel que les Chevaliers Hospitaliers ou les Templiers, où l'on vivait comme un moine mais où l'on avait au moins la possibilité de recevoir le meilleur entraînement et les meilleures armes de tous les chevaliers médiévaux.

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Joutes et tournois

Lorsqu'il n'était pas en service militaire actif, un chevalier pouvait entretenir ses armes et ses compétences équestres en s'entraînant lors de tournois. Ces compétitions se présentaient sous deux formes : la mêlée, qui était un simulacre de bataille de cavalerie au cours de laquelle les chevaliers devaient se capturer mutuellement pour obtenir une rançon, et la joute, où un cavalier seul, armé d'une lance, chargeait un adversaire également armé. Les chevaliers se protégeaient à l'aide d'un bouclier et d'une armure complète, souvent spécialisée pour les joutes, de sorte que le visage et les bras étaient mieux protégés, mais que la mobilité était compromise. Les chevaliers se déplaçaient l'un vers l'autre au galop le long d'une zone de 100 à 200 mètres (110 à 220 yards) appelée lice, dans le but de faire tomber l'adversaire de son cheval. Afin de minimiser le risque de blessure (mais certainement pas de l'éliminer), les armes étaient tout spécialement adaptées, comme l'installation d'une tête à trois pointes sur la lance afin de réduire l'impact, et les épées étaient émoussées (biseautées).

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Il y avait même des occasions de se déguiser et de faire le tout en costume, le plus souvent en chevaliers de la Table ronde ou en personnages de la mythologie antique. Comme des dames de l'aristocratie locale étaient présentes, les tournois étaient également l'occasion de faire preuve de chevalerie. Les tournois devinrent des événements si prestigieux, avec des prix pour les vainqueurs, que les chevaliers commencèrent à s'y préparer sérieusement et des circuits se développèrent, de nombreux chevaliers devenant, de fait, des joueurs de tournois professionnels.

Vêtements

Les chevaliers étaient parmi les plus fervents adeptes de la mode médiévale. En effet, les autres professions, comme le clergé, étaient souvent réprimandées pour avoir essayé de se donner une apparence aussi clinquante que celle des chevaliers. Bien que les vêtements n'aient pas été si différents d'une classe à l'autre, ceux qui pouvaient se le permettre avaient tendance à porter des tissus de meilleure qualité et bien mieux adaptés. On portait des tuniques (longues, courtes, rembourrées, sans manches ou à manches longues), des bas, des manteaux, des gants et des chapeaux de toutes formes et de toutes tailles. Au Moyen Âge, les vêtements étaient souvent considérés comme faisant partie des biens imposables d'une personne, tant leur valeur était grande. En outre, ils étaient un symbole de statut social, certaines matières étant réservées aux aristocrates par la loi.

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La laine était le matériau le plus courant, mais la soie, le brocart, le poil de chameau et les fourrures permettaient au chevalier de se démarquer. Les couleurs vives étaient privilégiées, comme le cramoisi, le bleu, le jaune, le vert et le violet. L'individualité s'exprimait dans tous les extras qui pouvaient être ajoutés aux vêtements de base de l'époque, comme les pièces métalliques, les coutures en or et en argent, les boutons, les bijoux, les cabochons en verre, les plumes et les broderies fines. Les boucles de ceinture et les broches pour attacher une cape à l'épaule étaient une façon particulièrement populaire de montrer un peu de bling-bling. En somme, avec un goût flamboyant, les moyens nécessaires et le droit de porter toute la gamme de la garde-robe médiévale, un chevalier était facilement repérable dans la rue.

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Les loisirs

L'activité de loisir la plus courante pour les chevaliers était la chasse. Les rabatteurs et les maîtres-chiens traquaient les animaux dans la forêt locale ou dans un parc à cerfs protégé à l'aide de chiens tenus en laisse. Lorsqu'ils étaient prêts, un coup de corne était donné pour signaler le départ, puis les nobles chevauchaient aux côtés d'une meute de chiens de chasse pour poursuivre les animaux tels que les cerfs, les sangliers, les loups, les renards et les lièvres. Une fois l'animal acculé, le noble avait la possibilité de le tuer à l'aide d'une lance ou d'un arc.

La fauconnerie était une autre activité populaire. En l'absence d'armes à feu, le faucon était le seul moyen d'attraper les oiseaux qui volaient hors de portée d'un archer, même si, pour la noblesse médiévale, ce sport avait une dimension mystique et mythologique qui allait au-delà de l'opportunité de capturer quelques volailles pour la table. Les oiseaux de prédilection étaient le gerfaut, le faucon pèlerin, l'autour et l'épervier, entre autres, et leurs proies typiques étaient les oiseaux des forêts, en particulier les grues et les canards.

Dans le cadre du code de la chevalerie médiévale, les chevaliers devaient non seulement connaître la poésie, mais aussi être capables de la composer et de l'interpréter. Des livres, en fait des piles de manuscrits enluminés, étaient disponibles sur toutes sortes de sujets autres que la poésie. Il y avait des livres sur la chevalerie, les manières de table, la chasse, les histoires de la Grèce antique, les légendes du roi Arthur et les biographies de chevaliers célèbres comme Richard Ier d'Angleterre (r. de 1189 à 1199) et Guillaume le Maréchal (c. de 1146 à 1219). Enfin, il y avait des jeux tels que le backgammon, les échecs et les dés, qui pouvaient impliquer des paris, tous utiles pour tuer le temps pendant les longs sièges de châteaux qui caractérisaient les guerres médiévales.

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Chevalerie

On attendait d'un chevalier qu'il soit chevaleresque à tout moment. Le code éthique, religieux et social de la chevalerie était omniprésent dans les hautes sphères de la société médiévale et son importance était renforcée par un flot ininterrompu de littérature romantique vantant les vertus de la conduite chevaleresque. Afin de maintenir une bonne réputation et d'obtenir les faveurs des détenteurs du pouvoir, un chevalier devait donc faire preuve de qualités chevaleresques essentielles telles que le courage, les prouesses militaires, l'honneur, la loyauté, la justice, les bonnes manières et la générosité, en particulier envers les personnes moins fortunées que lui. Si un chevalier ne faisait pas ces choses et, pire encore, s'il faisait le contraire, il pouvait perdre son statut de chevalier et sa réputation et celle de sa famille était noircie à jamais. Dans ce cas, le chevalier déshonoré se voyait retirer ses éperons, son armure était brisée et ses armoiries étaient confisquées, ou ensuite on lui donnait un symbole honteux ou bien il était représenté à l'envers.

Mort

Lorsqu'un chevalier mettait fin à ses jours de combat, il n'était pas rare qu'il rejoigne un ordre militaire et s'assure ainsi une place de choix dans l'un de leurs cimetières ou même dans une église. Guillaume le Maréchal employa une stratégie de la sorte, investi comme Templier à la dernière minute, il fut enterré à Temple Church à Londres (l'église du Temple) où son effigie repose toujours. Les effigies de chevaliers étaient un moyen courant de perpétuer le souvenir. Généralement représentées en armure complète et portant un bouclier, ces sculptures en pierre sont encore visibles dans de nombreuses églises d'Europe. Elles constituent pour les historiens une source inestimable d'informations sur les armes et armures médiévales, mais rappellent également la vénération dont jouissaient les chevaliers au Moyen Âge.

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